Ce terme de burn-out est rentré dans le langage courant. Ce n’est pas un phénomène nouveau mais qui a été longtemps mal identifié. Il peut l’être encore parfois. Ce court article a pour but de clarifier les choses et d’apporter quelques solutions et ouvertures.
Qu’est-ce qu’un burn out ? Qu’est-ce que n’est pas un burn out ?
Le burn-out peut se définir comme ceci : une phase plus ou moins longue d’épuisement physique et psychique due à une trop grande sollicitation du système nerveux sur les plans intellectuels et émotionnels, accompagné d’un rythme de vie non régulée et d’une hygiène de vie délétère.
Autrement dit, on s’expose au burn-out si on travaille trop, on ne dort pas assez, on mange mal, on ne s’aère pas, on ne fait pas de sport et on se laisse « manger » par ses émotions.
Il est encore fréquent de confondre le burn-out avec une dépression !!! Il y a 10 ans (jusqu’à la presque fin de la décennie 2012), on associait les deux et on apportait aux personnes victimes de burn-out les mêmes conseils qu’à celles victimes de dépression. Or cela n’a rien à voir !!!
Dans la dépression, la personne n’a plus envie de rien. C’est le psychisme qui prend le dessus. Présence continuelle d’une démotivation importante pour toutes les choses de la vie, plus rien n’a d’intérêt. La force physique est encore un minimum présente et revient instantanément si la personne retrouve joie dans la vie

Dans le burn-out, la personne est toujours motivée, elle veut travailler, s’accomplir, mener à bien ses journées, mais elle n’a plus aucune force physique. Elle n’y arrive plus. Elle « n’a plus de jus ». Même pour les tâches quotidiennes les plus anodines sont épuisantes. Ex : Faire ses courses, emmener les enfants à l’école… sont des efforts importants qui peuvent lui demander 2h de récupération… Elle n’arrive plus à quitter le lit, alors qu’elle lutte pour.
Que se passe-t-il dans notre corps ?
Rappelons que les déclencheurs sont des stress plus ou moins importants mais répétitifs que la personne n’arrive pas à gérer.
Il y a plusieurs phases dans lesquelles des sécrétions hormonales se mettent en place ou disparaissent progressivement. Ces phases sont au nombre de 3 : phase d’alarme – phase de résistance – phase d’épuisement
A chaque phase, la personne connait de nouveaux dysfonctionnements. Il y a d’abord une hausse de la tension artérielle de courte durée, mais qui peut devenir chronique. Ensuite il y a le cortisol qui est sécrété : il est là pour permettre la production d’énergie. Mais, il est censé être produit dans une durée plutôt courte (quelques heures, jours..). Lorsque sa sécrétion dure des semaines, des mois du fait de stress successifs, les surrénales chargées de sa sécrétion s’épuisent et c’est l’effondrement.
La dopamine (hormone de la vitalité) s’effondre, la sérotonine (hormone de l’humeur) s’effondre également (on peut avoir des personnes irritables ou se tournant vers des produits addictifs (sucre, alcool, tabac ou écrans), le magnésium (minéral du système nerveux) également est au plus bas.
Tant que l’effondrement total n’est pas arrivé, on parle de burn in. Si effondrement, on sera dans le burn out.
Quel est le profil des personnes faisant un burn-out ?
Ce sont des personnes impliquées dans leur travail, perfectionnistes, cherchant la reconnaissance. Mais celle-ci ne vient pas toujours. Le dévouement de ces personnes induit une demande toujours plus grande à leur égard, et c’est le cercle vicieux, inconscient, jusqu’à ce que le corps lâche.
Le burn-out existe aussi chez les mères de famille : que la mère travaille ou non, si elle se retrouve à gérer la logistique du foyer et s’occuper des enfants seule,les sources de fatigues physiques et nerveuses sont bien présentes (la fameuse charge mentale). Laver, ranger, faire à manger, faire les courses, emmener à l’école, aux activités, surveiller les devoirs…. Il s’agit d’un VRAI travail à temps plein mais non considéré comme tel par la société. La répétition des tâches ingrates est épuisante nerveusement et le peu de reconnaissance ou de remerciement est décourageant. A l’adolescence, le temps consacré aux enfants diminue parce qu’ils sont capables d’assumer eux-mêmes leurs propres besoins (manger, se laver, travailler…), mais l’énergie qui leur est consacrée, elle, ne diminue pas. Notre attention, notre anxiété vis-à-vis d’eux est importante : premières sorties, résultats scolaires, addictions aux écrans et influences diverses, les sources d’angoisse sont nombreuses.
Les aidants : face à un parent malade, parfois agressif ou en perte d’autonomie, certains aidants voient leur résistance nerveuse menée à rude épreuve, les structures d’accueil étant insuffisantes et coûteuses. Bon nombre de familles doivent s’organiser et assurer par elle-même l’assistance auprès de leurs aïeux, malgré le fait qu’ils soient eux-mêmes encore en activité.
Comment prévenir le burn-out ?
Lorsque l’on sent les premiers signes d’épuisements (troubles du sommeil, irritabilité constante, fatigue nerveuse…), il faut tout de suite se poser et se questionner sur son mode de vie.
Est-ce si important que je fasse tel ou telle tâche ? Qu’est-ce que cela changera qqch si je ne la fais pas ?
Puis-je m’autoriser à demander de l’aide ? Exiger de l’aide ou refuser toute nouvelle sollicitation. Savoir dire « non »
Que faire en cas de burn out ?
Tout d’abord, s’arrêter de travailler, suffisamment longtemps, même si on culpabilise. Un vrai épuisement ne mérite pas un arrêt de 15 jours mais beaucoup plus. La personne doit avoir une visibilité à long terme. Si elle est arrêtée 3 mois, elle pourra s’accorder le temps de se poser, se questionner, se réorganiser et prendre soin d’elle. Un arrêt de 15 jours renouvelé ou pas plusieurs fois laisse la personne dans l’incertitude du temps qui lui est accordée et elle n’a pas la possibilité de revoir son fonctionnement et se reposer.
Ensuite, revoir son alimentation vers une alimentation saine qui soutient le système nerveux : les omégas 3 sont les nutriments de ce système. Un bon taux d’Omégas 3 dans le corps prévient l’anxiété et la dépression. On les trouve dans les huiles riches en omégas 3 comme l’huile de colza, de lin de cameline… qu’on préfèrera bio et aussi les poissons gras (saumon, sardines, maquereaux, truite..)
Des fruits et légumes, fuir les plats préparés et industriels (même si on dit qu’on n’a pas le temps) car les nutriments ne sont plus biodisponibles et riches en sel et sucre

Pratiquer une activité physique : on commence par des marches douces si on est fatiguée, on prend l’air. Il ne faut pas hésiter à se faire accompagner si on est très fatiguée. La marche ou la course à pied en plein air permet de s’ancrer, remet les idées au clair
Aussi, se faire aider par des thérapeutes spécialisés qui sauront proposer des techniques aidants à retrouver de l’énergie (énergéticien, praticien en médecine chinoise, sophrologue…) .

Quand on a retrouvé un peu de vitalité, on peut se tourner vers des professionnels qui aident à préparer le retour sur le lieu de travail ou qui sont là pour accompagner la remise en question : en effet, le burn-out est là aussi pour influer un changement dans notre vie, prendre un nouveau départ vers ce que l’on a toujours eu envie de faire consciemment ou inconsciemment, vers une reconversion professionnelle.
On revient toujours au 3 bases de l’hygiène de vie définies par la naturopathie : alimentation, exercices physique et relation d’aide. Ces mêmes bases qu’on a négligées, ce qui nous a amené vers le burn-out.
En tant que naturopathe spécialisée en micronutrition, j’aide les personnes à se sortir d’un burn-out ou d’un burn-in. Plus d’information ici.